J’veux du soleil, de la pluie, et pourquoi pas la 5G … 


Cher François,

Permets moi de pasticher ton titre : dans le Sud en ce moment, les nappes phréatiques sont au plus bas, il n’a pas plu depuis bientôt 3 mois, et deux incendies ont ravagé le 4 aout 1000 hectares et le 28 aout près de 300 hectares dans les environs de Marseille.

Bref, vivement la pluie : affaire de contexte !

Quant à la 5G, c’est l’occasion d’en reparler après la réunion que tu as animée aux AMFIS-2020 : « J’veux du soleil, pas la 5G » … qui attira un public attentif à tes propos et conquis d’avance.

Pour celles et ceux qui n’auraient pas eu la chance de te suivre en direct, une video de rattrapage est heureusement disponible à l’adresse :

https://lalignejaune.fr/c/video_la_5g_le_progres_promethee_85229592

sous un titre un peu modifié : « La 5G, le Progrès, Prométhée ».


Je note au passage qu’aux AMFIS, à ce dernier titre tu as préféré le premier beaucoup plus « accrocheur » (affaire de contexte là encore), la référence à ton film et aux ronds-points en jaune  fonctionnant inévitablement comme un déclencheur de sympathie. 

Et c’est tant mieux.


Des militants contre Linky et contre la 5G…


Ta vidéo ci-dessus ne précise pas que ton intervention était précédée de celles de militants :

représentant d’une part le « comité Suisse Stop 5G » et d’autre part le « Collectif info Linky-5G sud-ouest lyonnais »

Ces militants, fort sympathiques, attirent la compassion : l’un (tel Prométhée lanceur d’alerte) qui sacrifie sa carrière pour se battre contre la 5G et l’autre, fort respectable aussi, qui évoque ses difficultés et la dégradation du service public, de l’ANPE en particulier …etc…

Toutes choses qui déclenchent forcément une réaction plutôt bienveillante à l’égard de leurs propos…


Et pourtant … on devrait convenir que la bienveillance n’est pas du même registre que l’argumentation rationnelle et qu’elle peut, de surcroit, induire une écoute a-critique, « faire baisser la garde » du raisonnement : faisons leur confiance, on ne va quand même pas aller les agacer avec des questions gênantes ou leur « balancer » des critiques…


Se pose alors cette question : pourquoi le choix d’une telle présentation : 


- pourquoi ce type d’introduction à ce qui aurait pu être un véritable débat ?

- n’est-on pas ici dans la reproduction de l’organisation classique des shows médiatiques où des artistes (au demeurant parfois talentueux) viennent en première partie pour « chauffer le public » de l’artiste principal qui se produira ensuite, en seconde partie ?

En réalité, cette première partie donnait le ton : on comprenait dès lors qu’il n’y aurait aucun débat possible après ton intervention, pas d’interrogation ni de contre-argumentation.


Cette question me semble à la fois dérisoire et fondamentale…


Car toutes proportions gardées, elle renvoie à ce que tu dénonces très justement, lorsque Cédric O (Secrétaire d'Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)  décide que la 5G c’est bien pour tout le monde. 

Dans tous les cas, me semble t’il, la prise de décision démocratique (sur une question de société impliquant des choix techniques complexes) nécessite de mettre en confrontation les thèses contradictoires, défendues par des experts qui devront en débattre publiquement et répondre mutuellement aux objections formulées par les uns et les autres. 

Ces confrontations doivent être ouvertes, équitables, en laissant le temps pour que puissent se dérouler les argumentaires.

Ce n’est pas facile et c’est très rarement la méthode utilisée.


C’est aussi la responsabilité des représentants et militants politiques


Ils doivent impérativement prendre le parti de ne jamais diffuser d’informations erronées, approximatives ou incomplètes  et se contraindre à la plus grande rigueur en s’informant le plus complètement possible, pour avoir ensuite les moyens de prendre parti et de convaincre…


- Dans le cas du compteur Linky se sont propagées des nuages d’informations fausses. 

J’en donnerai ici un seul exemple quant à la supposée dangerosité des CPL (Courants Porteurs en Ligne). Les détracteurs invoquaient un principe de précaution arguant du fait que, même si le rayonnement du Linky ne dépassait pas les normes sanitaires admises, ces normes là n’étaient pas assez « précautionneuses ». 

Cependant, même le site du CRIREM (Centre de Recherche et d’Information sur les Rayonnements Electro-Magnétiques) qui prenait systématiquement parti contre le Linky et qui était systématiquement cité pour cette raison, du reconnaître et publier que la durée cumulée  des émissions du Linky sur une journée entière ne représentait en tout que quelques minutes … alors que les normes sanitaires supposent une exposition réputée « permanente », à savoir les 2/3 du temps journalier.

Cette "dangerosité" du Linky n’est pas la seule fausse info qui a circulé en boucle à son propos et, malheureusement, des militants de LFI y ont contribué.

Pour le reste je renvoie simplement à un billet de blog :

https://blogs.mediapart.fr/jeanpaulcoste/blog/030917/populisme-de-gauche-populisme-de-droite-linky-populisme


- Dans le cas de la 5G, il est vrai comme tu l’indiques que, dans son rapport de Juin 2020,  ( https://www.anses.fr/fr/content/la-technologie-5g )  

l’ANSES  << a mis en évidence un manque important, voire une absence de données relatives aux effets biologiques et sanitaires potentiels dans les bandes de fréquences considérées.>>. 

Et de préciser : << L’expertise consistera ainsi à étudier la possibilité d’extrapoler les résultats des travaux antérieurs sur les risques des diverses technologies (3G, 4G, wifi, scanner corporel) et les données de la littérature scientifique disponibles, pour les appliquer aux innovations de la 5G.>> 

Et de souligner << la nécessité d’obtenir le maximum d’informations de la part des industriels impliqués afin d’estimer au mieux les scénarios d’exposition et d’anticiper les éventuels risques pour les populations. >>

La tonalité générale du rapport de l’ANSES n’est donc pas, comme on peut le lire parfois, une condamnation de la 5G. Ce n’est pas un chiffon rouge agité pour faire peur. C’est simplement une précision méthodologique apportée quant à son plan de travail pour répondre aux questions sanitaires que l’on est en droit de se poser quant à la 5G.

Concernant la 4G, déjà, l’ANSES indiquait :

 https://www.anses.fr/fr/content/radiofr%C3%A9quences-t%C3%A9l%C3%A9phonie-mobile-et-technologies-sans-fil

<< Les conclusions de l’évaluation des risques publiées en 2013 ne mettent pas en évidence d’effets sanitaires avérés. Certaines publications évoquent néanmoins une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, pour les utilisateurs intensifs de téléphones portables … Compte tenu de ces éléments, il n’apparaît pas fondé, sur une base sanitaire, de proposer  de nouvelles valeurs limites d’exposition pour la population générale. >>


Une attitude de prudence honorable…


On doit se féliciter d’avoir en France des Agences Nationales (on pourrait évoquer aussi l’ASN : Agence de Sureté Nucléaire) qui jouent pleinement leur rôle d’expert, même si elles peuvent parfois donner lieu à des interprétations abusives.

La prudence concernant la 5G s’exprime cependant dans le cadre théorique général des ondes de Haute Fréquence : 

<< Les risques sanitaires varient selon le degré d'absorption des fréquences par le corps. Plus la fréquence des ondes électromagnétiques augmente, plus les ondes sont absorbées par les couches superficielles de la peau. Ce qui fait diminuer la profondeur de pénétration de ces ondes dans l'organisme. >>

Cette moindre pénétration des ondes de haute fréquence a une autre conséquence physique importante : la moindre portée des antennes qui nécessite d’en implanter un nombre beaucoup plus grand. Comme chacune d’elle sera de moindre puissance par rapport à la 4G, le champ électromagnétique résultant ne devrait pas transformer notre environnement en enfer de radiations…

De même, les opinions exprimant le « gâchis énergétique » engendré par la 5G sont, pour le moins, très « approximatives ».

En réalité, pour des raisons techniques dont on pourra trouver des explications ailleurs :

https://www.phonandroid.com/5g-tout-savoir-reseau-futur.html

ce n’est pas la 5G « en tant que telle » qui engendre une sur-consommation d’énergie, car la 5G permet de multiplier considérablement les débits tout en consommant beaucoup moins que la 4G à débit défini.

C’est en réalité la multiplicité des usages et l’augmentation des débits qui va coûter cher, en investissement et en consommation.

Il est donc nécessaire de faire un calcul d’optimisation coûts / services rendus.


C’est donc un retour sur la question clef qui s’impose : la question des usages.


- Pour revenir au compteur Linky, certaines questions à son encontre sont justifiées. mais la plupart des critiques ont systématiquement méconnu la question de fond : « à quoi ça sert ».

Alors que les travaux de l’ADEME et de NEGAWATT font autorité et sont des sources argumentaires reconnues, les critiques anti-Linky ont tout simplement occulté leur argument majeur : avec la transition énergétique et l’utilisation croissante d’Energies Renouvelables, intermittentes, il est absolument crucial de pourvoir « effacer » en temps réel certaines consommations non-prioritaires. Tel est précisément le rôle des compteurs communicants. 

Opposer donc à cette contrainte des arguments du type « on n’a pas le droit de me l’imposer si je n’en veux pas » est tout simplement une attitude irresponsable de la part de représentants politiques, attitude qui renforce et valide l’individualisme au détriment de l’intérêt commun, alors qu’on aurait pu avoir sur ce sujet une réponse claire et compréhensible : 

d’accord avec le compteur Linky sous réserve d’avoir la transition énergétique qui va avec !


- Concernant les usages potentiels de la 5G, ses promoteurs nous font valoir une multiplication d’« objets communicants » ou de « voitures autonomes » … qui rendraient la 5G incontournable. 

Mais ces usages là, qui en veut ? quel est leur intérêt réel pour le plus grand nombre ?

Et tu l’exprimes magistralement avec cette figure retournée du Prométhée qui re-devient métaphoriquement le défenseur des gens « qui ne sont rien ».


Qu’avons nous à dire sur les usages ?


Que des représentants politiques enfermés dans leur vision consumériste de la société ne disent rien qui vaille ne nous surprendra pas. Si une technologie n’a aucun intérêt social et n’a d’autre utilité que d’assouvir les désirs et d’accroitre les profits d’une minorité, alors mieux vaudrait ne pas la développer du tout. 

Encore que … quelques exemples dans l’histoire le démontrent :  l’usage d’une technologie donnée n’est jamais entièrement prédéterminé.

Alors, pour ce qui nous concerne, serait-il raisonnable de rejeter une technique sous prétexte qu’elle est promue par le système capitaliste et qu’elle va constituer une nouvelle source de profits ?  En ce cas, nous devrions logiquement rejeter toute technique passée, présente et à venir !

Dans le cas contraire, il est effectivement nécessaire de se poser toutes les questions adjacentes qui ont été évoquées.

Mais nous, quant à la 5G, qu’avons nous à proposer ? 


Nous avons longtemps vécu, sans électricité, sans télévision, sans téléphone fixe, sans téléphone mobile, sans la 4G … Bien que le pouvoir intègre ces techniques dans « la fabrique du consentement » à l’ordre consumériste ultra-libéral, pour autant, n’avons nous pas déjà imaginé des usages socialement utiles pour chacun de ces objets techniques ?

Dans cette période de pandémie, le recours à l’enseignement chez soi et au télétravail à domicile a posé massivement la question des outils numériques, des réseaux et des débits… 

Du coup, symboliquement la 5G représenterait une menace de plus. La 5G est tellement devenue la technique à abattre qu’on a vu se propager, sur les réseaux sociaux, de véritables délires : les antennes de la 5G en Chine (où la 5G est bien développée) seraient responsables de la propagation du virus jusqu’à nos masques, équipés qu’ils sont d’une barrette métallique dans leur partie supérieur, fonctionnant comme une antenne réceptrice !!!

Il fallait y penser !


Revenons à des usages intelligents des réseaux, d’internet, de la 5G…


Le fait d’avoir accès par internet à une grande quantité d’informations est l’un des éléments positif de la technique. 

De nos jours, la lecture d’un document sur internet n’a plus rien à voir avec la lecture linéaire d’un livre : il est possible à chaque instant d’aller vérifier directement une information, d’aller en chercher une nouvelle, la navigation hyper-textuelle devenant ainsi métaphorique du processus de compréhension, au sens étymologique du terme (cum-prehendere) 

Du coup, si tout le monde se met à lire et à travailler de cette façon, on comprend bien que le trafic est multiplié et que son augmentation nécessite d’augmenter régulièrement le débit des réseaux.


Une précision s’impose évidemment : ce type de lecture ne disqualifie pas le livre. 

En particulier dans le domaine de l’enseignement : du fait que le livre est « borné » par la matérialité de son nombre de pages, le livre prend un autre statut, une autre fonction. Il représente la stabilité d’un contenu et peut servir de matériau de base pour l’acquisition d’un niveau donné de formation.


Concernant l’utilisation des outils numériques pour la formation, la réflexion n’est pas nouvelle. 


Au début des années 1980, Seymour Papert publiait un livre « Jaillissement de l'esprit : ordinateurs et apprentissage » qui inspira de nombreux pédagogues aux États-Unis et en France, qui s’en emparèrent pour expérimenter de nouvelles stratégies d’apprentissages. En France sous l’impulsion du gouvernement Mitterand et plus tard, dans les années 1990, soutenus par un ministère de l’Enseignement Supérieur, de nombreux projets collaboratifs ont permis de développer des outils multimédia dédiés à l’enseignement scientifique. 

La crainte d’une substitution au rôle de l’enseignant s’exprimait déjà. Mais de tels outils ne peuvent pas se substituer à l’enseignant qui reste le représentant symbolique (et organisationnel) du processus de formation.

Dans la réalité, la suppression de postes d’enseignants n’est pas corrélée au développement de ces technologies.

Par contre,  toujours encadrées par des enseignants, ces technologies ont contribué à la formation continue de milliers d’étudiants- travailleurs qui ont pu progresser grâce à un enseignement à distance.


La vision selon laquelle la technologie serait destinée à nos enfants, les pauvres, en remplacement des profs alors que les riches de la Silicon Valley préfèrent recruter des assistants pour le coach de leurs enfants, cette vision peut à la limite constituer « une alerte »… 

Mais cette vision ne prend pas en compte la réalité de la Silicon Valley : le recrutement d’assistants et de coach pour leurs enfants répond à une injonction sociale forte que les parents transmettent à leurs enfants : être toujours les plus compétitifs, toujours les meilleurs dans la concurrence effrénée mise en oeuvre de façon institutionnelle … 

De sorte qu’à partir des années 2015, on a pu s’émouvoir d’une vague de suicides survenus dans un certain nombre d’établissements scolaires de la Silicon Valley.

  https://www.lemonde.fr/m-au-long/article/2015/06/19/pourquoi-autant-d-adolescents-de-palo-alto-se-suicident_4657638_4497305.html

Bref : nous sommes loins du « Jaillissement de l'esprit »…


Reste à savoir quelles seront les applications industrielles de la 5G.


N’y a t’il pas, d’évidence, un recours croissant aux technologies de l’information et de la communication, non seulement pour la gestion administrative des sites, mais pour le développement de projets industriels, pour la gestion des automatismes par l’intermédiaire d’un nombre croissant  de caméras et de capteurs de contrôle de processus, en direct depuis la chaîne de production ? 

Et donc, si nous pensons ré-industrialisation de la France et re-localisation des productions, une planification de la croissance des débits de communication n’est-elle pas nécessaire ?

Une autre question actualisée par le recours au travail à domicile pendant le confinement se pose maintenant : l’organisation actuelle du travail dans des tours administratives de 20 étages regroupant plusieurs sociétés est-elle la plus rationnelle et la plus « vertueuse » ? 

Ne serait-il pas préférable de favoriser, dans les bassins d’emploi et dans les villes ou banlieues situées à proximité des centres industriels et administratifs, l’implantation de sortes de « maisons communales d’activités » qui permettraient aux salariés de différentes entreprises de travailler à distance de leur lieu de travail habituel et à proximité de leur lieu d’habitation, tout en bénéficiant d’une infrastructure performante et sécurisée ? 

De cette façon les flux matériels (déplacements en véhicules particuliers ou collectifs) seraient remplacés par des flux de données, par l’intermédiaire de réseaux à haut débit.

Cette piste n’est-elle pas prioritaire dans le cadre des économies d’énergie et de la nécessaire transition énergétique ?

Les grosses sociétés ébranlées par la crise pourraient être amenées à réfléchir à une autre organisation du travail, en délocalisant partiellement certaines activités sur des territoires proches, de façon à permettre des regroupements périodiques ponctuels de leurs salariés pour valoriser les liens internes à l’entreprise.


A nous de changer le monde !


Ce ne sont que quelques pistes totalement insuffisantes qui mériteraient d’être approfondies, critiquées, élargies, si nous voulons changer de monde, pour que celui d’après prenne en compte les exigences sociales, environnementales, économiques…

Précisément, soyons critiques vis à vis des « innovations Prométhéennes » mais soyons également productifs d’un nouveau projet social, économique, industriel…

Il ne suffit pas de condamner le mythe de la croissance comme fondement de nos sociétés. Encore faut-il étudier et expliciter la façon dont on peut en sortir. 

Il est légitime de remettre au premier plan la valeur d’usage, de lutter contre la marchandisation de la société.

Mais on ne doit pas occulter la valeur d’échange puisque notre pays n’est autonome dans aucun domaine d’activité. L'amélioration de notre balance commerciale est une nécessité car nous sommes en tous domaines dépendants d’échanges avec l’extérieur. On peut vouloir développer la fabrication d’éoliennes ou d’hydroliennes pour la transition énergétique, encore faut-il avoir les ressources nécessaires à leur fabrication… 

On ne doit pas avoir les yeux rivés sur le PIB, mais il faut reconnaître le lien direct entre le PIB et le niveau des salaires.

A mon avis, la seule « acceptation sociale » d’une baisse des revenus serait conditionnée à une baisse équivalentes des dépenses. Par exemple, si dans l’état actuel quelqu'un dépense 300 € par mois pour son chauffage,  il pourra accepter une baisse de 200 € de son revenus mensuels si c’est la somme qu'il peut économiser grâce à une isolation poussée de son logement. Voilà pourquoi cette piste est incontournable sur le plan social, environnemental et économique.

Creusons ces idées, mais ce n'est pas suffisant : où est notre projet industriel ?

Gardons en mémoire et comme modèle, la conférence de presse en 2017 au cours de laquelle le projet économique de LFI avait été précisé, chiffré, exposé devant un parterre de journalistes spécialisés abasourdis.


Je dirai simplement pour conclure que ton exposé, François, était « du grand RUFFIN », convainquant, cultivé, agréable à suivre … y compris et surtout dans le retournement de la figure Prométhéenne.

Mais il ne suffit plus d’opérer ce retournement : nous avons devant nous un travail considérable de réflexion et de construction d'un projet industriel et économique cohérent avec les urgences sociales et environnementales. C'est une urgence absolue et nos propositions seront jugées dans les moindres détails.


Merci François pour le travail que tu accomplis avec les autres députés de La France Insoumise. D'ailleurs, tu l'auras compris, ce message leur est aussi detiné. Avec mes amitiés militantes.


jeanpaulcoste@free.fr

28 aout 2020



PS.1.:

Le lecteur aura compris que je ne me pose pas en "défenseur de la 5G", mais que je plaide pour une méthode d'analyse et de débat démocratique argumenté et contradictoire, concernant toutes les innovations technologiques. Et je renvoie à un article :

https://www.lemondedelenergie.com/objets-connectes-comment-innover-a-lheure-de-la-sobriete-energetique/2020/08/19/

dont la conclusion me semble intéressante :

<< Ce que l’échec relatif des objets connectés nous enseigne, c’est donc que la simplicité technique et la sobriété en données et énergie sont désormais des valeurs cardinales pour les objets de grande consommation.

Mais ces contraintes ne doivent pas nous empêcher d’innover. Bien au contraire, elles fournissent un principe régulateur qui devra désormais guider la conception de tout service durable et réellement utile : celui du juste dimensionnement de la complexité technologique. >>


PS.2.:

Publié le 3 septembre dans Figaro Politique

https://www.lefigaro.fr/politique/francois-ruffin-propose-aux-francais-d-organiser-eux-memes-un-referendum-sur-la-5g-20200903

François Ruffin propose aux Français «d'organiser eux-mêmes» un référendum sur la 5G

Extraits :

<<… «Je demande des référendums sur l'instauration de la 5G. Évidemment, ce ne sera pas organisé par l'État. Mais si jamais ce n'est pas organisé par vos mairies, pourquoi vous ne l'organisez pas vous-mêmes?»

«Pourquoi ne pas mettre, par exemple, des urnes à la sortie des bureaux de vote le jour des départementales et des régionales [prévues au printemps, NDLR]. Je suis favorable à cela»…

«Il faut que les gens puissent s'exprimer pour dire s'ils en veulent ou pas, à quelle échéance, et s'ils en veulent, pourquoi faire?»…

«Pendant longtemps, il y a eu une relation entre progrès technologique et humain. Aujourd'hui, ce n'est plus du tout évident. On peut avoir le sentiment que parfois le progrès technologique se retourne contre l'humain. C'est une des raisons pour laquelle il faut de la démocratie lors de la mise en œuvre de nouvelles technologies»

… le recours au référendum «rejoint les exigences des 'gilets jaunes'».

«La seule chose qu'on a pour résister au pouvoir, ce sont nos corps rassemblés. Je pense qu'avec ce projet numérique, ils ont pour projet de faire disparaître nos corps»…

François Ruffin dénonce aussi «l'exclusion» sociale que provoquerait, selon lui, le retour à la 5G alors que «11 millions de Français ne maîtrisent pas, ou mal» internet  …>>


Certes, "il faut de la démocratie lors de la mise en oeuvre de nouvelles technologies"... Mais la démocratie ne saurait se réduire à l'organisation de référendum : une information rationnelle complète contradictoire est l'une des conditions préalables, sans laquelle le référendum n'a strictement aucune valeur démocratique.

C'était l'objet de mon commentaire plus haut...